Tribulations d'une autre sorte...

Kallen se sentait maintenant vraiment mieux. Les vitamines qu'elle avait ingéré faisait probablement leur effet. Elle s'était donc ruée vers les appartements du régent. Il restait des problèmes non réglés qu'elle avait bien l'intention de faire maintenant.

Comme à son habitude avec le régent, elle entra sans frapper, ni même avertir un quelconque valet. D'ailleurs ces derniers lorsqu'ils la voyait débarquer ne se donnait même plus la peine de prostester. D'autant plus qu'ils avaient assisté à la scène de combat avec Alexander.

La pièce était dans la pénombre, mais le régent se leva. Pour une fois, elle s'était vêti correctement et avait même attaché ses cheveux, dommage qu'il fasse sombre, il ne pourra même pas le constater... Surtout que ce serait rare...
Elle se posta devant lui, et parla avant même qu'il eut le temps de dire quoique ce soit:

- Ne dites rien, marmonna-t-elle, je vais très bien, mais ce n'est pas grâce à votre médecin! D'ailleurs ne vous étonnez s'il est un peu absent, je... hum... comment dire...? Lui ai laissé un petit souvenir.

Le régent semblait alors dubitatif. Qu'est-ce que sa névrosé de commandeure avait-elle encore fait?
Elle continua:

- Bien, vous m'aviez promis des jours de vacances, il me semble, oh je vous en prit ne faites pas cette tête! Nous allons régler le problème du prisonnier de suite, il faut que ce soit fait...

Le régent confirma d'un signe de tête assuré et appela un des valet pour faire venir Gabriel.

Le Régent garda son calme, toujours aussi silencieux mais il se permit d'ajouter:
Commandeure, n'oubliez pas que nous sommes en cession de vote, votre voix doit venir grossir le rang de mes partisans.
Le Régent resta neutre dans ses paroles, il ne savait plus à quoi s'attendre avec elle.
Il rajouta:
Pour vos vacances nous en discuterons après l'affaire du prisonnier résolu.
Kallen lui sembla contrarier par cette annonce mais il ne pouvait faire avec les problèmes de chacun, l'Empire avant tout.
Faites venir le prisonnier,dit il au valet d'une voix grave.

Le valet sortit, et revint quelques instants plus tard accompagné du prisonnier, lui-même accompagné d'un garde à l'air passablement ennuyé. Quand Gabriel entra dans le cabinet, il aperçu le regard peu avenant du régent, mais il n'en avait cure. Il n'avait d'yeux que pour la vampire, qui malgré son air contrarié gardait toute la grâce et l'élégance de son peuple. Cet effet était d'ailleurs amplifié par la tenue qu'elle portait. Un raclement de gorge de son garde le fit revenir à la réalité.

- Voici le prisonnier, déclara celui-ci. Puis il s'en alla, laissant Gabriel seul avec le Prince, le valet et la vampire.

Kallen commençait sérieusement à s'impatienter. Le régent quand à lui semblait calme.
Un deuxième valet entra et amena un plateau d'argent avec deux tasses de thé.
Le valet le servit puis tendit une tasse à la vampire avant qu'il ne soit interrompu par ce dernier.

- Evitez d'en donner à la commandeure, cette porcelaine est bien trop précieuse.

Kallen tiqua et cela se lut dans son regard, elle songea fortement à lancer un tas d'insultes anti humain mais décida finalement de s'abstenir, pensant qu'ainsi ses vacances se rapprocherait à grand pas.
Le régent semblait attendre son compte rendu. Elle prit un air détaché et s'exécuta.

- Prisonnier Gabriel, emprisonné quelques jours auparavant pour des raisons qui restent obscures pour moi. Diffamation au sein du parlement, et terrorisme semblerait-il?
Vous m'avez demandé de vous le ramener, le voici!

Elle poussa alors légèrement le jeune homme pour qu'il se mette bien en vu du régent.

Le Régent amena la tasse à ses lèvres. Il en savourait chaque gorgées. Puis il s'adressa à la Commandeure.
Ma chère après vos services depuis notre lutte contre l'ancien Tyran, vous n'avez pu vous reposer;...
Il laissa un silence s'installer, lourd, pesant puis dit enfin les paroles tant attendu par Kallen:
Je vous accorde un petit congé. Attention une semaine pas plus.
Le regard de Kallen s'illumina, une traduction possible était:" je vais enfin m'éloigner de ses fous!". Le Régent ajouta:
Laissez moi avec le prisonnier maintenant,et au fait n'oubliez pas de dire à Soma que son gouvernement l'attend... en Moldénie.
Heinrich butta sur le nom de la région, c'était tellement drôle.
La vampire s'éloigna, eut un regard pour le petit garçon, et sortit du bureau.
Le Régent se retrouvait seul avec Gabriel.

Le Prince Impériale fût surpris du manque de politesse de cet enfant. Il s'asseyait sans sa permission, et n'avait même pas effectué la révérence ordinaire.
Le Régent se leva et dit alors:
Je constate qu'un grave manque d'éducation est palpable chez vous mon enfant.
Malgré vos attaques contre moi, diffamantes et indiscutablement inutiles, j'ai décidé de vous enseigner personnellement les rudiments et par la suite les développements, de la vie en bonne société, des affaires d'états et des jeux de la cour.
Vous résiderez au Palais dans les combles avec les domestiques pour le moment, qui sait si vous vous débrouillez bien vous pourrez descendre de ce pigeonnier.
Le Régent rit à ces paroles. Et reprit avec sérieux:
Vous ne quitterez pas le Palais, sous aucun prétexte. Je vous fait évité un séjour traumatisant et désagréable dans les prisons dans Treffelburgeoises.
Vous ne fréquenterez plus aucune s de vos anciennes connaissances bien trop nocives et dangereuses pour le destin que je vous réserve. Mon petit vous devenez officiellement un des pages Impériaux.
Le petit semblait neutre et ne comprenant pas les paroles du Prince. De toutes façon il n'avait pas le choix. Sa vie changerait radicalement aujourd'hui.

Gabriel arrêta de balancer ses jambes et dit au Régent :

- Est-ce que c'est payé ?

Le Prince sourcilla, cet enfant était décidément très mal éduqué:
Je vous offre la chance de faire parti de la cour impériale. Je vous offre un futur certain dans les administrations, un futur radieux!
Bien sûr que non vous n'êtes pas payé!
Je sens que je vais avoir du travail avec vous!
Dit le Régent complétement démoralisé face à ce garçon qu'il avait certainement surestimé.

Gabriel reprit le balancement de ses jambes.

- Bon bah, je peux voir où je vais habiter alors ? J'ai hâte de voir ma chambre et mes nouveaux colocataires !

Et il se leva d'un bond, prêt à sortir.

Le Régent devait se débarrasser de ces moines, Ils l'obligeaient décidément à trop de paperasserie. Il se tourna vers l'enfant et tapa dans ses mains. Un valet se dirigea vers eux immédiatement. Le Prince s'adressa à l'enfant et dit alors:
Jeune homme vous faites dorénavant parti de la cour! Vous habiterez dans les combles avec les autres pages de votre condition. Peut être évoluerez vous.
Je vous rappelle qu'il vous est interdit de sortir du Palais, comme à vos camarades.
Vous suivrez le même emploie du temps qu'eux.
Heinrich se stoppa et dit:
Qu'on me laisse avec lui SEUL !
Il regardait fixement ce maudit moine, les valets et soldats étaient déjà presque tous sortis.

Heinrich ne pouvait plus les supporter, ces profiteurs qui ne font qu'entraver le bon fonctionnement de l'état. Mais il fallait qu'il parle eu jeune garçon:
Mon petit, je vous envoie là bas non sans arrière pensées. Je voudrais pouvoir être informé de toutes les rumeurs du palais, de tous ce qui se dit. Les rumeurs Sont parfois très intéressantes. C'est pour cela que vous me verrez relativement souvent .
Acceptez c'est dans votre intérêt. Treffelburg est une ville si froide, surtout lorsque l'on se trouve dans ses bas fonds.
Me suis je bien fait comprendre?
L'allusion était claire, le jeune garçon ne pouvait pas refusé.

Gabriel haussa un sourcil. Le Régent n'avait apparemment pas confiance dans son gouvernement.
- Eh bien, d'accord. Je me promènerai dans les couloirs les oreilles grandes ouvertes. Écouter aux portes a été ma spécialité quand j'étais étudiant au Collège Impérial.
Gabriel attendit les ordres du Régent pour partir.

Le Régent acquiesça et répondit:
Bien vous pouvez disposer, venez dès que vous avez une information intéressante.